La sorcière du placard aux balais

Pierre Gripari (1925-1990) est l'un des écrivains français les plus appréciés des enfants. La lecture des Contes de la rue Broca et des Contes de la Folie Méricourt. "L'homme ne vit pas seulement de pain. Il vit aussi de rêves, et la fonction fabulatrice est une fonction vitale... C'est pourquoi il n'y a rien de plus beau, ni de meilleur, ni de plus important au monde que de raconter des histoires. C'est mon métier, et j'en suis fier. Bien avant Gutenberg et Pasteur, je place au premier rang des bienfaiteurs de l'homme les génies inconnus qui ont conçu l'histoire de Peau d'Âne, de Blanche-Neige ou de Cendrillon." Pierre Gripari
Monsieur Pierre trouve, dans la rue, une pièce de cinq francs. "Chouette ! Je suis riche ! Je vais pouvoir m'acheter une maison !" s'écrit-il et il court chez le notaire qui lui vend une étrange villa pour cette modique et maudite somme.
Monsieur Pierre est ravi ! Sa maison est superbe !
Mais... ses voisins lui claquent la porte au nez ! Alors... il retourne chez le notaire pour demander une explication. Le vieux malin lui avoue que la maison est hantée par une sorcière qui se trouve dans le placard aux balais. S'il a le malheur de chanter : "Sorcière, sorcière, prends garde à ton derrière, la sorcière sortira et l'emportera pour toujours."
Rebondissements et suspense s'ensuivent. Monsieur Pierre restera-t-il maître en sa demeure ?
"Mettre en scène "La Sorcière du placard aux balais", c'est avant tout la mettre en jeu, chorégraphier un espace dans lequel l'acteur sera le coeur et au coeur du travail.
Qui est ce Monsieur Pierre ?
L'enfant qui joue au grand en se donnant du Monsieur ? L'exclu qui rêve de devenir propriétaire ? Le naïf qui pense s'acheter une maison avec 5 fr. ?
Notre part d'enfance et de rêve qui veut croire à ce qu'on lui raconte ?
Qui est cette sorcière enfermée dans un placard... aux balais ! condamnée à attendre le dernier mot d'une chanson quelque peu bon enfant ?
Eve ? Lilith ? Samson au féminin ?
Qui est ce Bachir qui comprend le langage des animaux ?
Le poète, le magicien, ou le fou ?
Et le notaire Faust ou Méphisto ?
Gripari explore avec voracité les chemins de l'imaginaire et du fantastique.
Tous ces êtres riches de symboles, c'est par le symbole que nous les traiterons.
Pas de machinerie complexe, de décor imposant mais un visuel riche et précis qui offrira à l'enfant des repères tant sur les lieux que sur les personnages.
Quatre "bornes" pour délimiter l'espace théâtral dans lequel tout va se jouer. Une valise : livre ouvert, étude notariale ou fameux placard aux balais. Un costume "à tiroirs" dont on utilisera l'efficacité dramatique. Des masques (au sens le plus large) : nez de clown, paire de lunettes ou masque de commedia dell'arte.
Des phrases qui reviennent, des parcours que l'on refait, des airs que l'on chante à nouveau, des épreuves dans le rituel initiatique que l'on accomplit selon le même schéma chronologique, autant de points d'ancrage pour le jeune public." Patricia Vignoli